BT

Diffuser les Connaissances et l'Innovation dans le Développement Logiciel d'Entreprise

Contribuez

Sujets

Sélectionner votre région

Accueil InfoQ Articles Balloons - Projet finaliste du Hackathon Zone 61 avec Christophe Havard

Balloons - Projet finaliste du Hackathon Zone 61 avec Christophe Havard

Favoris

InfoQ FR : Bonjour Christophe, peux-tu commencer par te présenter ?

Christophe : Aujourd'hui, je suis développeur .NET qui a fait pas mal de cloud. Je suis quelqu'un qui est sorti d'école d'ingénieur il y a environ 3 ans et qui a monté une boite faisant des tables tactiles interactives, qui a travaillé en SSII et qui va travailler aujourd'hui dans une grosse boite sur Genève.

InfoQ FR : Peux-tu nous parler de ton projet Balloons ?

Christophe : Le projet Balloons a été issu d'un hackathon organisé par Microsoft et AXA fin janvier 2015, sur le thème des objets connectés et de la dépendance des personnes (agées). Je suis arrivé avec l'idée "j'ai envie de permettre aux gens qui s'aiment de se dire qu'ils s'aiment" - tout simplement parce que j'ai une grand-mère qui a 83 ans, qui vit seule et qui m'a dit un jour "ahh, j'aimerais bien que tu m'envoies juste un petit sms ou un petit email, ou quelque chose comme ça, pour me dire que tu penses à moi". Dans ma tête, ça a fait tilt, je me suis rendu compte qu'il y avait plein de gens qui ne demandent pas plus qu'une pensée. Partant de ce principe là, je me suis dis que ça serait bien qu'il y ait un tel objet, car envoyer un sms/email c'est très bien mais la plupart des grands-parents, même des fois les parents, ne savent pas toujours comment les lire ou quoi faire avec. Donc l'idée principale c'était de dire : moi j'ai une application mobile de mon côté, le matin quand je suis dans le métro et que je pense à ma grand-mère, je sors mon application mobile et je lui dis "je pense à toi", et elle de son côté, elle a un objet sous la forme d'une lampe qui va s'illuminer, qui va s'animer quand je pense à elle. Et quand elle voit ceci, elle va pouvoir me répondre "moi aussi je pense à toi", simplement en touchant l'objet, et moi je vais recevoir une notification. Ceci va permettre de créer une connexion entre les deux personnes à un instant t, de dire qu'on est en train de penser l'un à l'autre. Et ces gens là ne demandent pas plus que ça.

Maintenant, on va plus loin dans le concept en se disant qu'on a intégré un objet dans le quotidien d'une personne, est-ce qu'on ne pourrait pas équiper l'objet de capteurs pour faire des statistiques sur l'environnement de cette personne. Par exemple, un capteur d'activité qui va pouvoir étudier les habitudes de la personne et dire "je sais qu'en moyenne, ta grand-mère se déplace une centaine de minutes par jour dans son salon, cela fait 3 jours que je détecte qu'elle se déplace plus que 5 minutes. Donc je te lève une alerte, en te disant qu'il faut peut être l'appeler, il y a peut être un problème". Je peux faire ça avec de l'activité, avec de la température, par exemple si je capte que depuis une semaine il fait très froid dans l'environnement de mamie, il y a peut être un souci, elle ne sait pas forcément régler sa chaudière. Ce sont des problèmes qui peuvent paraître bêtes, mais qui sont de vraies problématiques pour ces gens là. On peut faire ça sur le gaz, par exemple il paraît qu'il y a une grosse problématique concernant les personnes qui souffrent d'alzheimer et qui oublieraient de fermer le gaz, donc nous on va pouvoir équipper l'objet d'un détecteur de gaz. On va pouvoir détecter l'humidité, la qualité de l'air, tout ce genre de choses dans un seul objet, qui pour la personne va être extrêmement simple, elle n'aura rien besoin de faire.

Et ces données là, on peut les donner à moi, ou on peut aussi les vendre à des personnes que ça intéresse, les assurances comme AXA, les maisons de retraite, les médecins, tous les gens qui s'occupent de la santé des personnes dépendantes. Voilà ce qu'est le projet Balloons aujourd'hui.

InfoQ FR : Le projet est-il né avant le hackathon ?

Christophe : C'est né (dans ma tête) avant le hackathon. J'ai commencé à travailler un peu sur ce projet là de mon côté en bricolant dans ma chambre, et le fait d'arriver au hackathon m'a permis de le développer. J'ai pu recruter une équipe de 4 personnes, des gens qui étaient intéressés par mon projet, et j'ai pu aller beaucoup plus loin dans le concept, comme le fait de mettre un capteur d'activité, de monitorer l'environnement de la personne, idée que je n'avais pas forcément eu avant.

InfoQ FR : Balloon aujourd'hui est tout jeune, est-ce une société ?

Christophe : Aujourd'hui, ce n'est pas vraiment une société, c'est un coucours qu'on mène pendant 61 jours et qui s'appelle Zone 61. Le principe c'est qu'en 2 mois, on est capable de proposer une solution industrielle/un objet qui fonctionne, un minimum valuable product. Après, la deuxième question sera : si on remporte le grand prix dans 2 semaines, est-ce qu'on monte une société ou pas ? Bonne question ! Simplement parce qu'on a tous des vies à côté et des métiers qu'on est pas prêts à lâcher.

 

InfoQ FR : Quels ont été vos choix d'architecture ?

Christophe : Il y a plusieurs parties dans notre produit. Il y a tout d'abord la partie micro controller dans le produit qui est basée aujourd'hui sur Arduino parce que c'est une plateforme qui est extrêmement simple d'utilisation et de préhension. Cet Arduino va envoyer des données sur un serveur cloud. Et ensuite, il y a la partie mobile. Pour la partie cloud, il y a notamment du cloud service de chez Azure, du Service Bus et du Machine Learning. On est basé entièrement sur Azure pour la simple et bonne raison que c'était plus facile pour moi étant donné que je suis développeur .NET et que j'avais déjà travaillé sur la plateforme. Et puis en plus, le concours organisé par Microsoft voulait qu'on utilise Azure. L'un dans l'autre, cela fonctionnait bien.

InfoQ FR : Avez-vous eu un accès Free Tier pour accéder à toutes les ressources ?

Christophe : On a la chance d'avoir Azure gratuit pendant 30 jours avec 150€ de crédit, ce qui nous a permis de nous lancer. Et puis durant le hackathon, on a eu le droit à beaucoup d'aide de la part des experts Microsoft pour bosser sur Azure mais aussi sur .NET pour les problématiques de code tout simplement. Et ce sont des gens qui nous accompagnent encore aujourd'hui. Quand on a besoin d'aide, je peux leur envoyer un mail et ils donnent vraiment des réponses, ils y passent du temps, et ça c'est vraiment agréable.

InfoQ FR : Tu parlais de Machine Learning, avez-vous déjà mis quelque chose en place ?

Christophe : Non, on a pas eu encore le temps mais c'est en construction. Aujourd'hui, on a des capteurs qui envoient des données sur un serveur, maintenant il faut qu'on fasse la partie traitement des données. On a déjà une bonne idée de comment on va faire, il faut juste qu'on le mette en place.

InfoQ FR : Et sur la partie mobile ?

Christophe : Pour l'instant, on est parti sur Windows Phone pour la simple et bonne raison que j'ai un Windows Phone. Etant quasiment le seul développeur dans l'équipe, ayant un Windows Phone et étant développeur .NET, c'est plus facile pour moi. L'idée c'est de faire du cross-plateform par la suite via PhoneGap, Cordova ou Xamarin. Pour être franc, je ne le fais pas pour l'instant car je n'ai pas d'ordinateur qui me permette de le faire. A l'ère du cloud et des objets connectés, j'ai juste pas un PC qui me permette d'installer un nouveau programme (rires).

InfoQ FR : Quelles sont les prochaines étapes ?

Christophe : La prochaine grosse étape, c'est le 24 mars. Il y aura le grand jury où là on doit montrer vraiment un objet qui fonctionne comme on l'a dit au départ et qui respecte les objectifs : 1. Avoir un objet qui respecte un design qui s'intègre naturellement dans le quotidien d'une personne. 2. Equippé de certains capteurs qu'on aura décidé - est-ce qu'on mettra juste des capteurs d'activité, ou des capteurs température, gaz, etc, c'est encore en questionnement - et 3. Développer une application mobile cross-plateform. Et puis le cloud, justement cette idée de Machine Learning, commencer à savoir traiter ces données et savoir détecter quand il y a un changement d'habitude. Il y a encore énormément de travail à venir.

InfoQ FR : Et aujourd'hui pour les capteurs, avez-vous tout ce dont vous avez besoin ?

Christophe : Quasiment. Les Arduino c'est très sympa mais pas super fiable, on a beaucoup de problèmes avec. Du coup, on aimerait bien travailler avec des cartes Intel et on est en discussion avec eux pour avoir notamment leur kinect - ce qu'ils appellent le RealSense. Et puis, on a également des capteurs un peu trop simples pour ce qu'on veut faire, mais on en trouvera assez facilement, même pour le gaz qui apparemment ne sont pas très chers. Après bien sûr, il y a tout ce qui va derrière le capteur, savoir analyser les données reçues par ce dernier c'est encore autre chose. Avec un simple détecteur de mouvement comme on a aujourd'hui, récupérer une valeur simple ça se fait, mais autant dire que ces valeurs ne servent à rien. Il faut donc faire un vrai travail au niveau du soft pour faire des valeurs seuil, détecter du mouvement quand il faut, etc. Il y a du travail !

InfoQ FR : Et au niveau des langages utilisés ?

Christophe : .NET/C# pour la partie cloud et mobile. Et pour la partie micro-controller C/C++. Contrairement aux Arduino qui ont leur propre système, sur la carte Intel ce serait un vrai Linux, ce qui offre beaucoup plus de possiblités et beaucoup plus de puissance. A l'inverse d'un Arduino qui a un processeur extrêmement "lent" (permet de faire des tas de choses supers mais simples), on aura un double coeur sur l'Intel (processeur Atom) qui en termes de puissance tient vraiment le coup. Gros avantage pour nous quand on va commencer à faire du traitement de données, pour les données d'activité par exemple. On ne veut pas saturer notre réseau en envoyant sur le cloud toutes les données, toutes les secondes.

InfoQ FR : Du coup, la "grand-mère" devra quand même avoir une connexion wifi ?

Christophe : Point encore en discussion. J'aimerais justement qu'elle n'en ait pas besoin. Mon idée serait d'intégrer une carte GSM et d'avoir directement une connexion 3G, de pouvoir avoir un objet - je l'offre, je le branche, il fonctionne - et c'est tout, car ce que veulent les gens c'est de la simplicité. Si vous regardez tous les exemples ces dernières années de grosse réussite commerciale pour des objets, l'iPod en fait partie car il fonctionne de manière extrêment simple. Et mon exemple préféré est la GoPro avec uniquement 2 boutons, même pas d'écran ! Moi, mon objet c'est pareil, je veux qu'il soit simple, qu'on le pose et qu'il fonctionne, sans configuration, etc. Bien sûr, il y a aussi plein de possibilités en parallèle, on pourrait faire de la voice, on pourrait imaginer transférer des messages vocaux à la manière d'un viber. Mais est-ce qu'on veut le faire, ça c'est une autre question...

InfoQ FR : Merci beaucoup Christophe d'avoir répondu à nos questions et bonne chance pour le grand jury !

Evaluer cet article

Pertinence
Style

Contenu Éducatif

BT