BT

Diffuser les Connaissances et l'Innovation dans le Développement Logiciel d'Entreprise

Contribuez

Sujets

Sélectionner votre région

Accueil InfoQ Actualités Analyse du sondage VersionOne 2012 State of Agile Survey

Analyse du sondage VersionOne 2012 State of Agile Survey

Favoris

VersionOne a récemment publié les résultats de leur sondage de 2012 sur le développement des méthodes agiles et il s'est encore une fois avéré un excellent indicateur des tendances de l'adoption de l'agilité.

Scrum, pour changer, demeure la méthode la plus populaire parmi les méthodes agiles utilisées comme en témoigne 54% des répondants (en légère hausse par rapport au 52% enregistré en 2011) :

  • 54% Scrum
  • 11% Hybride Scrum / XP
  • 9% Hybride personnalisé
  • 7% Scrumban
  • 4% Kanban
  • 4% Ne sais pas
  • 11% Autre (incluant XP 2%)

Les pratiques agiles les plus populaires n'ont pas changées par rapport aux années précédentes, quoique la plupart d'entre elles affichent une augmentation de leur utilisation par rapport au sondage de 2011 :

  • 85% Mêlée quotidienne
  • 75% Planification d'itération
  • 74% Tests unitaires
  • 72% Rétrospectives
  • 69% Planification de livraison
  • 67% Burndown / Estimation par l'équipe de développement
  • 58% Vélocité
  • 57% Standards de code
  • 56% Intégration continue

Lorsqu'on leur demande de parler des principales causes d'échec d’un projet lié à une méthodologie agile, 18% des répondants affirment qu'aucun de leur projet n'a échoué. Ceux qui ont eu des échecs les associent à un non alignement de la philosophie ou de la culture de l'entreprise face aux valeurs agiles (12%), aux pressions externes pour utiliser un processus "waterfall" (11%) ou à un problème organisationnel plus large ou un manque de communication (11%). Cette année, le sondage s’est penché plus en détail sur les problèmes organisationnels associés aux échecs des projets agiles et en voici les conclusions :

  • 34% Echec à intégrer les personnes clés du projet
  • 28% Échec de l'enseignement de la culture collaborative aux équipes
  • 21% Problème de communication entre développeurs et Product Owner
  • 9% Problème de communication entre développeurs et testeurs (QA)
  • 8% Problème de Scrum Master

Le sondage a également montré que l'engouement pour l'agilité croît puisque le pourcentage de ceux qui planifient d'adopter une approche agile est passé de 59% à 83% cette année. Fait intéressant, l'engouement pour l'utilisation de l'agilité avec les projets délocalisés a décru de 77% à 49% au cours de la même période.

Avec toutes ces données à interpréter, InfoQ s'est entretenu avec Robert Holler, président et CEO de VersionOne, afin de discuter des résultats du sondage sur le développement agile.

InfoQ: Qu'est-ce qui a motivé VersionOne à effectuer ce sondage ?

Dans nos processus de marketing et de vente, on nous demande constamment de l'information sur le marché et l'adoption de l'agilité et il n'y a pas beaucoup de données là-dessus, en tout cas pas de données agrégées dans un sondage. Le sondage a débuté il y a sept ans et il a mûri jusqu'à devenir reconnu et attendu chaque année. Nous tirons beaucoup d'idées des résultats du sondage et nous espérons que cela aide également l'industrie à comprendre la situation actuelle et les changements qui s'y opèrent. Chaque année, nous constatons une légère progression par contre cette année nous avons observé quelques changements de tendances remarquables. Par exemple au niveau de l’adoption, 59% des répondants faisaient déjà de l’agilité ou allaient passer en mode agile. Cette année ils sont 83%, c’est plutôt significatif. En termes de saturation, le nombre de personnes avec plus d'un an d'expérience est passé de 74% à 81% et le nombre de personnes ayant plus de 5 ans d'expérience a grimpé jusqu'au quart des participants du sondage. L'agilité est finalement au point où nous croyons qu'elle est prête à exploser, particulièrement à grande échelle et dans les grandes entreprises.

InfoQ : Un sondage tel que le vôtre dépend de participants qui connaissent l'Agilité ou VersionOne, dans ce cas diriez-vous que ce sondage fasse plus l'état des lieux de la communauté agile que celui de l'agilité en général ?

Oui, c'est plus l'état des lieux de la communauté agile. Plus de 80% des répondants font de l'agilité, mais il y a également 10% à 15% qui n'en font pas. Néanmoins, on ne peut pas dire que l’échantillon est représentatif de l’ensemble de l’industrie.

InfoQ : Vous avez mentionné plus tôt l'engouement et l'expérience, y a-t-il d'autres révélations qui ont retenu votre attention cette année ?

Une des nouvelles questions que nous avions posées avait trait à l’importance du support de la direction. Cette question tournait autour du sujet de l’adoption de l’agilité dans une structure au-delà d’une simple équipe. C’est un thème critique en ce moment. Le fait que cela remonte immédiatement au sommet du classement m’a paru intéressant. D’ailleurs nous pouvons contraster ce résultat avec la réponse à « où se trouve le moins de connaissances Agiles » et cela nous indique qu’il y a encore du travail à faire en terme d’éducation et de conduite du changement réussie. Nous avons clairement observé que le management exécutif ne s’engage véritablement qu’une fois l’apparition d’un premier succès. Que ce soit au niveau de la réduction des risques, d’une mise en marché plus rapide ou de l’augmentation de la qualité et ce sont d’ailleurs ces succès que nous observons de manière massive à l’heure actuelle.

InfoQ : Est-ce que le sondage reflète ce que VersionOne observe chez ses clients et auprès de la communauté en général ?

Absolument. Le changement que nous avons observé ces deux dernières années en particulier est la propagation de l’agilité en dehors de l’équipe pour devenir un phénomène englobant la division, voir l’entreprise. Quand on s’intéresse aux résultats du sondage, on voit qu’il y a de plus en plus d’équipes et de projets utilisant l’agilité au sein d’une même structure. Ceci prouve bien que le phénomène est en train de se propager à plus grande échelle et avec succès dans les organisations.

InfoQ : Quand on regarde l’enquête, dans la section « Qui connaît l’agilité », il est intéressant de noter qu’il y a une faible connaissance dans les profils non techniques comme les responsables qualité, les dirigeants et les Product Owner. Que pensez-vous que nous pouvons apprendre de ce résultat ?

J’aurais tendance à dire que j’ai probablement été le plus surpris en ce qui concerne les Product Owner. Je travaille dans une compagnie informatique et j’ai tendance à travailler avec d’autres compagnies du même secteur et les Product Owner dans notre environnement sont probablement les plus compétents. Nous avons cependant, surtout au cours des dernières années, observé une transition massive de nos ventes des compagnies informatiques vers d’autres secteurs comme la fabrication, les télécommunications et le gouvernement et il a commencé à devenir évident pour nous où était le manque en terme de formation. Être un Product Owner n’est pas un travail évident, en particulier dans une organisation de grande taille. Ils sont probablement tirés dans une multitude de directions différentes, doivent en permanence jongler entre l’autorité et la délégation tout en s’occupant de la gestion et de la granularité de plusieurs Product Backlog et ceci sur une base continue. Ce n’est donc en effet pas une tâche facile et ceci se manifeste dans les résultats. Cela nous ramène encore une fois au fait que l’équipe de développement est bien formée (ou croit l’être) mais qu’en dehors de l’équipe il existe toujours un manque de connaissances.

InfoQ : Le sondage montre que 63% des champions initiaux des méthodologies agiles sont des managers (76% incluant les cadres). Pensez-vous que cela favorise l’adoption de ces méthodologies ou qu’au contraire cela les entrave ?

Environ 13% étaient des cadres. Dans le sondage sous l’étiquette des managers, nous retrouvons les chefs de projets et les scrum masters. Cette étiquette représente donc l’éventail de personnes qui gèrent le processus de développement logiciel de manière assez large. C’est de là que viennent les champions initiaux depuis plusieurs années, mais si on remonte aux premiers jours du sondage ces champions ne venaient presque uniquement que de l’équipe de développement. Ces managers dont on parle dans le sondage représentent l’interface et la traduction et c’est là que réside la connaissance (en tout cas c’est ce que dit le sondage). C’est donc là que se trouvent les champions initiaux et cela pointe vers de bons progrès en termes d’adoption.

InfoQ : En relation aux nombres de projets utilisant des méthodologies agiles, 59% des répondants affirment en avoir entre 0 et 5 dans leur organisation. Est-ce que ce nombre nous montre que seulement une poignée de projets dans une entreprise sont agiles ou que de nombreuses entreprises n’effectuent qu’une petite quantité de projets simultanément ?

Nous avons clairement besoin de faire une analyse plus approfondie dans ce cas. En revanche, le bon point qui ressort de cette question est la dynamique observée dans le nombre d’entreprises qui ont plus de 5 projets agiles en cours. L’année passée elles étaient 29% et cette année 41%, un changement significatif. En ce qui concerne les entreprises qui font moins de 5 projets, cela nous rappelle que la plupart des développements logiciels, au moins en termes de nombre de projets simultanés, ne sont pas si nombreux. Il y a des dizaines et des centaines d’organisations qui font du développement logiciel, mais il n’y en a pas autant que ça qui font du développement logiciel à large échelle. Si on récapitule et qu’on se base sur les chiffres, il y a plusieurs organisations qui font de l’agilité à petite échelle. Mon ressenti est que la plupart de ces organisations sont des PME.

InfoQ : Je suppose que cela se reflète dans le nombre d’équipe, 30% des organisations affirment avoir plus de 10 équipes tandis que 38% affirment en avoir entre 2 et 5.

Oui, la taille médiane des organisations du panel est d’environ 100 personnes.

InfoQ : Les chiffres sur les équipes distribuées m’ont surpris. Quelles conclusions pouvons-nous tirer lorsqu’on voit que dans vos données uniquement 35% des répondants font du développement distribué ? Est-ce que cela est représentatif d’un certain type de lieux ou de compagnies ?

Lorsque nous avons posé cette question, nous n’avons pas simplement demandé en réponse un oui ou un non. Nous avons posé une question ouverte sur le nombre d’équipes faisant ci ou cela et vous ne savez jamais comment les gens vont répondre à une telle question. Dans les prochaines années, nous allons simplement demander « Avez-vous des équipes distribuées faisant de l’agilité » avec un choix clair de réponse entre oui et non. J’ai l’impression que les personnes ont été un peu confuses sur cette question car dans notre expérience ce chiffre ne représente pas la réalité. Au moins la moitié des compagnies avec lesquelles nous travaillons, même les plus petites, ont des membres dans des équipes distribuées. Que veut dire une équipe distribuée : lieux différents, sites différents ou villes différentes ? Nous allons clarifier cette question l’année prochaine, mais j’avoue avoir été plutôt surpris sur cette réponse également. Ceci dit, une des raisons qui font que nos clients choisissent nos outils, c’est parce que ces derniers soutiennent des équipes distribuées. Notre univers est peut-être là un peu biaisé, mais quand j’observe d’autres sondages et les communautés actives autour de moi, la plupart font facilement recours à du développement distribué d’une manière ou d’une autre.

InfoQ : Est-ce que le fait que 34% des répondants ne connaissent pas «APM » indique que plusieurs équipes s’arrêtent aux fondamentaux du déploiement de Scrum (également indiquer par le grand pourcentage d’utilisateurs de Scrum dans le sondage) ?

Si nous revenions 18 mois en arrière, je parierais que personne ne connaissait ce qu’ « APM » signifie, je pense donc que c’est une progression normale de la connaissance. En tant que coach, nous avons à mon avis une tendance naturelle à rester proche des nouveautés dans notre domaine même si une grande partie du marché ne va pas du tout dans cette direction. Lorsque j’ai regardé ce résultat et que j’ai vu qu’il y avait plus d’un quart des gens qui connaissaient APM j’ai trouvé cela vraiment impressionnant, car 18 mois plus tôt nous aurions été en-dessous des 5%.

InfoQ : Etes-vous en train de dire que vous êtes un verre à moitié plein et moi un verre à moitié vide ?

Oui ! Nous sommes tellement ancrés dans l’Agilité que c’est comme une seconde nature pour nous de connaître les dernières pratiques du moment. Prenez par exemple Kanban, peu d’équipes l’utilise, pourtant il est connu de la communauté du développement logiciel depuis plus de 5 ans. Je pense qu’APM et l’Entreprise Agile suivent une progression naturelle. Cela ne fait qu’une année ou deux que nous sommes à fond sur ces sujets. En tout cas la communauté qui répond à ces questions est une représentation équilibrée de la réalité puisqu’ils ne sont pas payés, eux, pour être à la pointe de leur domaine.

InfoQ : A ce sujet, je pense qu'il n'est pas surprenant que l'enquête montre que 54% des répondants utilisent Scrum si vous prenez en compte le nombre de grandes entreprises et la grande base d'utilisateurs en Amérique du Nord et en Europe. Les 4% d’utilisateurs Kanban sont faibles, même si vous l'avez souligné dans vos commentaires, la variance a presque doublé cette année ?

Une chose à laquelle il faut faire très attention c’est que Kanban comprend moins de 5% d’utilisateurs en tant que méthodologie principale mais pas en tant que technique utilisée. Si vous regardez sur la même page du sondage on peut voir que c’est en fait l’une des techniques les plus en progression avec un tiers des compagnies qui la pratique (contre un quart l’année passée). Que cela soit un tableau Kanban ou un « work in progress » ou autre, ce ne sont pas leurs méthodologies principales de gestion mais ce genre de techniques sont utilisées en plus grand nombre et de plus en plus en parallèle des pratiques principales.

InfoQ : Les résultats concernant le rôle du Scrum Master sont intéressants. Ni avait-t-il rien de consistent dans les données parmi ceux qui avaient ce titre au moment de répondre au questionnaire ?

Pas dans les données directement. Cependant dans notre monde nous voyons que ces personnes essaient de se plier en quatre pour leur manager. Les Scrum Masters sont les nouveaux chefs de projet et ils sont toujours incités à devoir se partager sur plusieurs projets. Je vois cela comme une difficulté importante mais ça ne concerne pas que les Scrum Masters. Nous voyons au quotidien des membres d’équipe travailler sur trois projets simultanément. Nous préfèrerions que ce ne soit pas le cas mais quand on travaille avec de plus en plus de grandes organisations on se rend simplement compte que c’est la norme. Cependant, j’ai observé une tendance à ce que les gens se battent contre cela. Cela était peut-être la norme 3 ans auparavant mais maintenant nous voyons plusieurs équipes qui ne l’accepte plus et qui disent « nous n’avons pas la capacité de travailler là-dessus, si vous voulez qu’on termine ce projet nous avons besoin d’être un peu plus dédié et nous pourrons le finir plus rapidement » Je pense que les choses bougent en ce moment à ce sujet mais cela ne veut pas dire que ça se passe dans un grand pourcentage d’endroits. Cependant, nous voyons de plus en plus des nombres restreints de projets en cours dans une même structure. On tourne maintenant plus autour des 2 ou 3 projets par structure que de 5, 8 ou 10 projets en même temps.

InfoQ : 52% des répondants se battent encore avec le changement de culture organisationnelle et cela a été un thème important dans les dernières enquêtes. Pensez-vous que ces obstacles sont de bons indicateurs de l’endroit qui demande le plus de travail dans la communauté Agile ?

Lorsque les gens traitent malheureusement Scrum ou Kanban comme des processus automatiques et mécaniques cela ne rend pas justice à ces méthodologies. Si vous ne les considérez pas comme un scénario de changement de culture managériale alors vous faites une véritable erreur. Je pense que cette erreur est faite assez souvent par les gens qui ne savent pas ce que signifie dans son ensemble un changement de culture managériale. Je pense que cela montre que si vous souhaitez changer votre manière de faire du développement logiciel vous devez aborder cette question sous deux angles différents. La première est « j’ai un projet en cours qui devra aboutir à quelque chose » et la deuxième est «j’ai également un projet en cours qui est de changer la culture de mon organisation ». Je pense que cela peut se condenser en deux choses ; le changement culturel et la résistance naturelle au changement et je pense que ces deux points sont en relation profonde. D’abord le point culturel pour opérer dans un environnement loin du « command and control » (ces choses prennent du temps) et ensuite la gestion de l’élément humain et on sait tous que ce genre d’élément ne change pas en une nuit. Ces deux points ont été à l’avant-plan durant plusieurs années et je ne pense pas que cela va changer d’ici peu. Dès que vous commencez à parler de changements fondamentaux, ça n’a pas d’importance si cela concerne le développement de logiciel ou autre. Une chose est sûre, il y aura des résistances naturelles au changement. Si en plus vous ne faites pas que des changements techniques mais que vous vous attaquez également à l’aspect philosophique, les obstacles à surmonter et l’inertie liée à ce qui est déjà en place seront d’autant plus grands. On voit que cette inertie est généralement surmontée mais que cela prend beaucoup de temps. On ne peut donc pas forcer le changement culturel, on doit lui laisser le temps de s’installer et de se révéler à son propre système, petit à petit.

InfoQ : La satisfaction liée à ‘utilisation de l’outil VersionOne était bien plus grande que par rapport aux autres outils. Pourquoi pensez-vous que c’est ainsi ?

Chaque année nous posons la question au sujet des outils. Nous savons que nous sommes concernés par leur distribution et nous travaillons très dur pour les faire connaître par tous les canaux possibles. Nous essayons d’être le plus partial possible à ce sujet mais comme nous envoyons le questionnaire à notre base de contact client il est clair que les résultats sont légèrement biaisés. Ce que nous essayons de faire à ce sujet est de penser quelle serait l’autre question que nous pourrions poser qui enlèverait ce biais et qui ne serait pas dépendant du nombre de répondants. Honnêtement, lorsque nous avons posé cette question nous n’avions aucune idée de quelle en serait la réponse. Nous avons pris un petit risque et heureusement cela tourna finalement en notre faveur. Est-ce que j’ai une explication pour cela ? D’abord et avant tout, j’en étais juste heureux. D’autre part je me demande quel est le raisonnement derrière tout ça. Cela peut venir de la manière donc nous fonctionnons pour promouvoir et vendre notre produit. Nous nous efforçons de le faire dans le contexte d’un engagement de la communauté, nous écoutons nos clients, nous sommes agressifs dans la manière de résoudre les problèmes les plus importants et nous avons une communauté de suiveurs vraiment solide. Nous sommes plus petits que la moyenne, nous sommes un peu plus agile et nous sommes incroyablement sensibles et réactifs au niveau du support client, des ventes et du marketing et nous recevons beaucoup de retours positifs à ce sujet. Nous pensons donc que notre perception vis-à-vis de la communauté est raisonnablement bonne et il faut également mentionner qu’il y en a d’autres dans la liste. Je pense notamment à LeanKit qui a un excellent retour de ses clients ou à Atlassian avec JIRA qui a depuis longtemps un excellent retour également. Nous sommes donc vraiment fiers de faire partie de cette catégorie.

InfoQ : La question « si vous souhaitez rajouter une chose… » est nouvelle. Y avait-il des réponses intéressantes à ce sujet que vous n’auriez pas publiées ?

Nous avons mis en valeur ce que nous jugions important mais ce que j’ai retenu en lisant toutes les réponses est que la formation et l’éducation des équipes et des acteurs clés est fondamentale. Si vous souhaitez passer au-dessus de ces deux choses alors pourquoi vouloir passer à l’Agilité ? Si vous n’avez pas les connaissances de base et si vous n’avez pas de coach en place vous réduisez drastiquement vos chances de succès. L’autre point intéressant en termes de nombre de réponses était que l’Agilité ne sera pas pour vous un succès du jour au lendemain, vous devez y consacrer du temps et laisser le temps faire les choses. Plusieurs exemples parlaient de ce fait de laisser du temps aux choses. Il faut également avoir un champion dans votre organisation et vous devez lui donner de l’espace et du temps pour parler avec les membres de l’organisation. Ce n’est pas que vous ne pouvez obtenir les premiers succès à court terme, mais si vous souhaitez élargir l’Agilité à votre structure il va falloir être patient. C’est un changement culturel, organisationnel, philosophique, de mesures et de processus. Cela prend donc un peu de temps pour permettre à l’organisation de s’imprégner de ces changements et beaucoup de réponses ont tourné autour du fait de la patience à ce sujet pour atteindre les objectifs voulus.

InfoQ : Quelles leçons VersionOne a-t-elle tirées de cette enquête que vous pourriez appliquer à votre produit ?

Nous avons posé une question un peu différemment cette année. Au lieu de demander « quel outil utilisez-vous », nous avons plutôt demandé « combien d’outils utilisez-vous ? », c'était incroyable! Certaines personnes utilisent 15 outils différents, mais la moyenne était de 3-4 outils différents. C’est-à-dire intégration continue mais cela souligne le fait que, bien que nous soyons peut-être un hub central du point de vue de la gestion de projet, clairement nous ne pouvons pas supposer que nous fonctionnons de manière indépendante. Nous opérons de façon interdépendante avec le code source, l’intégration continue, des outils de production et des outils de déploiement et nous devons nous assurer que notre produit fonctionne bien et « joue » bien. Nous nous occupons de 45 intégrations différentes. Cela dit, nous pouvons toujours nous améliorer, et rendre les choses plus faciles, moins pénibles et améliorer le niveau d'intégration que nous avons avec d'autres outils. La leçon que j'ai apprise, c'est que vous vous retrouvez toujours dans une situation où vous rencontrez de multiples outils et, par conséquent, il nous incombe de travailler et de bien « jouer » avec les autres.

InfoQ : Rien à voir avec l'enquête, mais quels développements excitants et passionnants sont à venir de la part de VersionOne dans un avenir proche ?

Nous avons déjà des versions initiales et nous continuons à les améliorer pour deux développements très excitants. Tout d’abord, des visualisations intéressantes, comme des graphiques à bulles, les dépendances projet et les arborescences amorphes. Quand vous avez beaucoup d'éléments de travail qui passent à travers un cycle de développement du logiciel, qu’ils changent et qu’il y a des interdépendances, ne serait-ce pas génial si je pouvais visualiser ce genre de choses un peu mieux ? Nous avons donc lancé une première version à la fin de 2012 et nous continuons à obtenir d’excellents commentaires. On ne nous le demandait pas massivement, mais quand vous avez une philosophie de gestion de projet axé sur le changement et que cela se passe à très grande vitesse, il est facile de perdre la trace de toutes les dépendances et les interdépendances entre les tâches et de comment les blocs de travail s’agrègent ou s’alignent, de sorte que nous avons ajouté quelques très belles visualisations. Deuxièmement, nous avons mis en place une pièce d’équipe, un lieu qui exclut tous les frais généraux de gestion sur le produit et fournit une interface utilisateur distincte uniquement pour les équipes de développement. Ceci nous permet de nous concentrer uniquement sur les activités quotidiennes comme la communication et la collaboration autour du développement et les modifications sur les éléments sur lesquels on se concentre. Pour nous, ça a été un exercice d'adoption très important, d'obtenir des équipes qui apprécient et adoptent l’agilité et notre produit de manière aussi rapide. Plus récemment, nous avons mis l'accent sur la collaboration entre le client et l'équipe - il y a des choses assez intéressantes à venir sur ce thème. Nous réfléchissons également à une nouvelle génération de notre API pour permettre aux gens de construire et d’utiliser des intégrations beaucoup plus facilement. Nous poursuivons nos efforts sur l’entreprise Agile et sur l’APM avec détermination - il est important pour les entreprises qui veulent évoluer et grandir dans l’agilité d’aligner la stratégie et l'exécution, et nous sommes complètement dédiés à cela.

Evaluer cet article

Pertinence
Style

Contenu Éducatif

BT