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Le point sur la Flexibilité

Stoppé net

À l’origine, le projet Flex devait permettre à Adobe de proposer un framework aux développeurs voulant utiliser son moteur de rendu Flash. Avant cela, il était très fastidieux de développer la moindre application en ActionScript pur. Le projet a permis un réel essor de la technologie.

Malgré le bon fonctionnement du projet, une communauté grandissante, les blogs, les user-groups, des conférences, Adobe décide en 2011 d’abandonner le projet, de le donner officiellement à la communauté. Cette annonce a fait l’effet d’une bombe pour les utilisateurs du langage qui se sont vus confrontés à un réel problème de visibilité.

La lente incubation

Depuis Novembre 2011, le projet Flex d’Adobe a donc été donné à la fondation Apache. Dès lors, une équipe de contributeurs parmi lesquels les anciens d’Adobe, ont dans un premier temps travaillé à récupérer les sources du projet et des différents modules connexes comme les outils de tests et le compilateur.

En 2012, il était important de réimplanter ce projet dans l’architecture et le fonctionnement de la communauté. Cette étape primordial pour la vie du projet sur le long terme n’a amené que très peu de communication officielle et faiblement visible sur la toile, même si en coulisse tout le monde s’affairait et échangeait un bon millier de mails par mois sur la mailing-list.

Pendant cette période, le projet est classé dans la catégorie “Incubation” d’Apache. Une étape qui est à la fois signe d’espoir mais aussi une zone où les projets qui ne provoquent pas l’engouement du public tombent dans les méandres des archives d’Internet.

De fait, cette période a été source pour de nombreux utilisateurs de questionnements interminables sur le futur de la technologie, sa pérennité et ses évolutions. Un vrai problème pour les entreprises ayant ou souhaitant investir sur ce langage car la visibilité était très réduite. Cela associé aux annonces ambiguës d’Adobe par rapport au développement de son plugin Flash, d'Apple son désir de ne pas proposer Flash sur ses mobiles, a créé une sorte de mal-être et d’angoisse palpable au sein des users-groups et des freelances au business model axé exclusivement sur Flex.

L'usine redémarre

Ce manque de communication et l’avancé rapide des technologies HTML5 ont pénalisé la réputation du langage, le faisant passer pour une technologie sans feuille de route et n’évoluant pas.

Durant les torpeurs de l’été, la première livraison de la version 4.8, l’identique de la dernière version d’Adobe mais sortant des usines Apache a permis aux utilisateurs de voir que même si le projet n’avaient pas bougé d’un iota, il était maintenant pleinement intégré à l’infrastructure de l’ASF et que la communauté avait désormais tout le nécessaire pour produire les binaires.

Mi décembre 2012, la communauté se réveille avec une annonce de la fondation Apache qui déclare que le projet Flex devient un “Top-Level Project”. Cela signifie que dans l’incubateur, le projet se retrouve en haut de la liste, en bonne place pour devenir indépendant. Dans la foulée, la version 4.9 de Flex est officiellement publiée. Cette version bien qu’assez pauvre en évolutions sonne le retour du langage dans un mode de fonctionnement actif !

Mi Février, la version 4.9.1 est livrée, elle contient les premières corrections de bug, le support de l’intégration de SVG, des nouveaux packages de traduction, le support de Java 7 pour la compilation... Parallèlement, un travail sur l’outillage comme la "mavenisation" du SDK permet d’améliorer le processus de développement et d’intégration.

Le projet est donc réellement actif, d’ailleurs l’activité de la mailing list a presque doublé. L’avenir de Flex commence donc à s’éclaircir.

L'état des lieux

Finalement, les couacs d’HTML5 et du comité qui tarde à produire les spécifications finales du langage, le nombre incalculable de frameworks Javascript qui naissent et meurent dans le mois sans qu’un seul ne prenne vraiment le pas, le manque d’outillage efficace pour debugger, tester, une intégration hésitante avec les IDE et une interprétation toujours variable entre les différents navigateurs va probablement permettre à Flex de rentrer dans la course aux technologies du frontend. Le fait d’avoir l’impression de devoir imbriquer un grand nombre de bibliothèques Javascript pénalise HTML5 et offre un répit à Flex.

Cependant, il va falloir faire vite car l’écosystème HTML5 est de plus en plus conscient de ne pas offrir une solution globale et commence à dévoiler des frameworks qui proposent une réponse de plus en plus complète. De plus, les investissements de Google pour des technologies comme AngularJS et des autres leaders Apple, Microsoft et même Adobe provoquent des effets de mode toujours discutables mais terriblement efficaces pour promouvoir le mouvement HTML5. De plus on voit le développement de projet comme Dart qui propose en quelque sorte une solution à mi chemin entre Flex et HTML5.

Même si pour le moment Flex est le seul moyen de proposer une application client lourd, Web et mobile qui se comporte de manière identique et avec un rendu cohérent entre tous ces supports indifféremment du navigateur et du système d’exploitation de manière pérenne depuis plus de 6 ans, les problèmes de visibilité pénalisent toujours le projet. Les décideurs n’en entendant plus parler sont attirés par les technologies HTML5 qui concentrent la majorité des investissements.

Il va donc falloir à court terme que la road map de Flex qui pour le moment n’annonce que la livraison des composants Spark qui n’avaient pas pu être livré dans la version 4.6 s’étoffe. Ils devront proposer de nouvelles fonctionnalités et assurer la stabilité du framework. Il faut également espérer que le projet n’ait pas trop souffert de ces communications pessimistes qui fassent fuir les utilisateurs. Finalement, la communauté devra être active pour que les projets connexes comme flex-mojo pour l’intégration avec Maven, les IDE et les blogs redeviennent actif.

Sans cela, les prochaines versions se cantonneront à corriger quelques bugs pour permettre aux personnes ayant investi de pouvoir continuer à exploiter leur parc d’applications avant d'être réécrites dans l’hypothétique langage universel du frontend dont le nom est toujours en discussion.

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