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Fedora fête ses 10 ans et sort Heisenbug

Fedora fête ses 10 ans et sort Heisenbug

Après avoir fêté sa première décennie en vidéo, le Projet Fedora sort sa nouvelle mouture des dix ans à savoir Fedora 20 : nom de code Heisenbug.

Le Projet Fedora, sponsorisé majoritairement par Red Hat repose avant tout sur une communauté. Son produit phare est la distribution GNU/Linux Fedora. A l'origine, Fedora était un dépôt tiers pour Red Hat Linux (à ne pas confondre avec Red Hat Enterprise Linux, RHEL), auquel a succédé Fedora Core pour devenir simplement Fedora. Souvent qualifiée de beta pour RHEL, Fedora reste un produit à part qui certes influence grandement RHEL, mais va aussi parfois s'en inspirer.

Fedora est déjà utilisée en entreprise et proposée par des hébergeurs. Mais pour ceux cherchant un compromis entre la stabilité de RHEL et la richesse de Fedora en termes de logiciels, le Projet Fedora met à disposition des dépôts EPEL. On y trouve des paquets supplémentaires pour RHEL et ses distributions dérivées comme CentOS et Scientific Linux.

Nouvelle architecture matérielle

Enfin pas si nouvelle que ça, puisqu'elle est supportée depuis quelques temps déjà. Quasiment omniprésente dans nos smartphones, et l'embarqué d'une manière générale, ARM rejoint maintenant les architectures x86 32bit (i686) et 64bit (x86_64) en tant qu'architecture primaire. Le Projet Fedora s'engage donc à mettre à disposition Fedora et certaines variantes pour ARM, y-compris les applications maintenues dans ses dépôts officiels.

Pour le moment, seule l'architecture ARMv7 (32bit) est supportée, et une variante pour le Raspberry Pi existe sous le nom de Pidora. Nul doute que le support d'ARMv8-A (64bit) suivra, surtout qu'ARM commence à s'implanter dans les centres de traitement des données.

Mises à jour systèmes

Documentation des paquetages

Un petit changement anodin dans les paquets concerne le dossier dans lequel est déposée la documentation. Précédemment ce dossier contenait la version du paquet, ce qui n'est plus le cas. L'avantage est de maintenant pouvoir ajouter de la documentation locale dans les favoris de son navigateur sans craindre les mises à jour (sauf si bien sûr le projet en amont renomme ou supprime une page).

Virtualisation & Cloud

En plus d'intégrer le cercle des architectures primaires, ARM dispose maintenant d'une meilleure émulation sur les architectures x86. De nombreuses améliorations ont été apportées à libvirt et virt-manager pour le support d'ARM.

Vagrant devait faire son apparition avec Heisenbug, mais n'est pas encore disponible dans les dépôts. A noter qu'il s'accompagnera d'un connecteur KVM, contrairement au connecteur VirtualBox auquel on associe habituellement Vagrant.

Ce n'est pas vraiment une nouvelle spécifique à Fedora 20, mais depuis sa version 0.7.0, Docker est disponible pour Fedora. Docker reposait initialement sur AUFS qui ne fait pas partie du noyau Linux mainline. Il n'était donc pas possible pour Fedora de proposer Docker puisque l'utilisation d'un noyau modifié ou de modules pour le noyau va à l'encontre des règles, ce qui explique l'absence de VirtualBox.

Le calcul distribué n'est pas non plus en reste puisque Hadoop 2.2 est désormais disponible nativement dans Fedora. Outre l'installation RPM, les différents services Hadoop se présentent sous la forme de services systemd.

Journal système

Aucun paquet syslog n'est installé par défaut. Des paquets tels que rsyslog ou syslog-ng sont toujours disponibles dans les dépôts, mais aucun ne sera présent à l'installation. A la place, Fedora recommande d'utiliser la commande journalctl qui permet de consulter les traces de journald, le service de journalisation de systemd.

Mises à jour logicielles

Un des principes au cœur de Fedora (First) est d'embarquer les versions les plus récentes des applications. Entre deux versions de Fedora, les mises à jour sont effectuées à condition que celles-ci soient rétro-compatibles. Les mises à jour du système sont l'occasion de d'effectuer ces montées de versions majeures, à vous donc de vérifier dans les notes de version si certains changements vous concernent.

Bureaux

Le bureau par défaut, GNOME, arrive en version 3.10 avec GNOME Software comme nouvel installateur graphique. Du côté de KDE, Fedora nous propose KDE Plasma Workspaces en version 4.11. On notera aussi Cinnamon en version 2.0 et le très attendu Enlightenment 17.

Outils pour développeurs

Les développeurs ne sont pas en reste, avec le support de versions plus récentes de langages comme Perl 5.18, de serveurs d'applications comme Wildfly 8 (version communautaire de JBoss AS), ou de frameworks comme Ruby On Rails 4.

De plus, Fedora s'intéresse à la création de collections de logiciels (Software Collections) à l'aide de l'utilitaire scl. RHEL propose déjà plusieurs collections dont le principe est simple : installer des versions spécifiques de logiciels, qui s'installeront en parallèle des versions systèmes, sans entrer en conflit avec ces dernières.

On pourrait imaginer une Software Collection composée de Ruby 1.9.2 et Ruby On Rails 3, et peut-être d'autres gems, alors que Fedora 20 embarque Ruby 2.0.0 et Ruby On Rails 4.

A suivre

Fedora 20 « Heisenbug » est donc arrivée, mais le Projet Fedora prépare déjà la suite. Certains changements ont déjà été planifiés pour les versions 21 et 22, mais le Projet Fedora ne se limite pas à la distribution GNU/Linux.

Une des actions en cours est de décliner Fedora en trois produits distincts :

  • Fedora Workstation
  • Fedora Server
  • Fedora Cloud

Les trois distributions auront donc des buts et des publics différents, mais reposeront toutes sur une base commune. Avec l'arrivée d'ARM comme architecture primaire, qui sait, on pourrait aussi imaginer une Fedora Embedded.

Le Projet Fedora a également développé fedmsg, un bus de messages basé sur ØMQ. Créé initialement pour répondre aux besoins de l'infrastructure de Fedora, fedmsg suscite jusqu'à l'intérêt de Debian. Ce bus est même utilisé depuis peu par la plate-forme ouverte des données publiques françaises, plus d'informations dans le wiki.

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